Israël change profondément. Le centre monte, Yesh Atid aurait été le premier parti du pays sans la fusion de la droite du Likoud et de l’extrême-droite laïque de Israël Beiteinu. Le processus de paix, en veille depuis des années, reprend de l'importance et surtout, le rapport au religieux passe progressivement pour la majorité des Juifs au plan culturel. La société est-elle en train de se californiser culturellement et politiquement ? Israël est devenue la 2eme concentration mondiale de startup derrière la Silicon Valley et avec sa seconde place dans le classement des pays les plus éduqués du monde, il semble qu'une dynamique soit enclenché.
Pour répondre à Charle Enderlin
A peine le correspondant bidouilleur de France 2 en Israël, Charle Enderlin, a t'il commis un nouveau livre sur la montée présumée du « fondamentalisme messianique juif » que les élections lui donnent tord. Comment un spécialiste du pays peut-il être autant à côté de la plaque ?
Politiquement l'unique parti qui peut-être considéré comme idéologiquement proche du messianique Juif, le HaBayit HaYehudi, a réalisé un score de 9,12 %. Certes, cela représente une évolution depuis la dernière Knesset qui accueillait alors deux partis portants cette idéologie, le HaBayit HaYehudi, mais aussi le Ihoud Leoumi qui ont fait respectivement 3,34 % et 2,87 %. Une évolution de 2,91 % en faveur du parti des collons justifie t'il de parler d'un Israël « menant le Proche-Orient à un point de non-retour » ?
Non certainement pas, surtout que cette évolution inférieure à 3 % est imputable à une réorganisation politique, la déportation d'une partie des voix des collons du Likoud (plus suffisamment récalcitrant à la paix avec les Palestiniens après la fusion avec Israël Beiteinu) en direction d'un parti entièrement dédié à leurs idées et non d'une évolution de leur nombre ou de la pénétration de leurs positions dans l'électorat israélien.
Avenue Al-Qods à Bamako - Petter Lundkvist - CC BY-SA 2.5 |
Jérusalem
Depuis quelques années, les ultra-orthodoxes quittent Jérusalem pour s'installer dans des néo-Shtetl, de véritables ghettos ouverts, des villes telles que Bnei Brak où la Halakha (loi religieuse Juive) est respectée à la lettre. Si la ville est devenue trop séculière c'est en parti un signe du changement démographique qui s'y opère (leurs départs étant aussi causé par l'explosion du prix de l'immobilier). La capitale est en effet soumise d'importants chamboulements :
- Les Juifs sont aujourd'hui plus 64 %.
- La classe sociale majoritaire dans de nombreux secteurs est passé de petite classe moyenne éduquée à bourgeoisie cosmopolite.
- L'élite commence quitter Tel Aviv pour s'installer dans les quartiers chics de Jérusalem-Ouest et s'y retrouve dans des établissements mondains.
- Véritable renversement, la natalité est devenue plus importante pour les femmes Juive (4,2 naissances par femme) que pour les Palestiniennes (3,6 naissances par femme).
- 48 % des habitants Juifs se déclarent laïques.
Rue de Jérusalem - domaine publique |
Les colons
Les sionistes religieux et orthodoxes modernes sont en perte de vitesse et cela même au sein de leurs bastions tels que la colonie d'Ariel installé en plein cœur de la Cisjordanie. Ils sont en train de moderniser leurs pratiques et certains analystes prédisent même un glissement en direction d'un judaïsme semi-réformé de type Massorti pour une forte minorité d'entre eux (les plus intégrés dans la modernité). Les colons, perçus comme des extrémistes dangereux par une partie importante de la population, sont de plus en plus marginalisés.
Kippas crochetées - Zero0000 - CC BY-SA 3.0 |
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