samedi 16 mars 2013

La confortable (mais fausse) analyse dualiste

Régulièrement, dans les médias occidentaux, nous avons du rapport de force dans le conflit israélo-palestinien une image tronqué, car entièrement construite sur les postulas erronés de la gauche sur le dossier : il existe deux antagonistes et dans chacun d’entre eux il y a deux forces qui s'opposent, une progressiste et une conservatrice.

Cette vision à l'avantage de simplifier la situation suffisamment pour en parler au public de façon aisée et permet de traiter cette actualité au Journal de 20h, mais c'est une stupidité maquillée en truisme qui échoue lamentablement à faire la moindre projection ou analyse de fond. Complexifions un peu le débat.

Du côté israélien il existe, au minimum, quatre camps : les colons, les laïques, les sionistes religieux et les ultra-orthodoxes. Il y en a deux naturellement plus susceptibles de faire des concessions, les laïques et les ultra-orthodoxes et deux naturellement peu susceptibles d'en faire, les colons et les sionistes religieux  Chacun est idéologiquement totalement indépendant des trois autres et peut s'accorder, en fonction de ces intérêts, à une position politique différente sur le conflit suivant les circonstances. Nous avons déjà eu des exemples d'alliance sur le dossier de sionistes religieux et de laïque, mais aussi d'ultra-orthodoxe et de colons.

Du côté palestinien, il existe trois factions idéologiques : les nationalistes laïques, les islamistes et les démocrates. Parmi-eux, les islamistes refusent de négocier, les nationalistes laïques sont ouverts aux concessions avec des conditions fortement contraignantes comme la remise en cause de la souveraineté de Jérusalem en préalable et les démocrates sont souvent plus souples que les nationalistes laïques sur ces questions. Contrairement à la société israélienne chacun reste chez soit et les alliances sont toujours les mêmes : islamistes avec nationalistes laïques ou nationalistes laïques avec démocrates.

Connaissant la complexité des rapports de forces internes aux deux sociétés il est moins aisé de résumer le processus de paix à, chez les Israéliens, une opposition entre le camp de la paix et les colons et chez les Palestiniens, entre les modérés et les fanatiques.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire